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Keira Knightley donne une nouvelle vie à Anna Karenine

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Captivé à son tour par le roman de Tolstoï, le réalisateur Joe Wright a innové en imaginant une action se déroulant partiellement dans un théâtre. Une mise en abyme pas toujours convaincante.

Le chef d’œuvre de Tolstoï continue à fasciner les cinéastes. Depuis 1911, «Anna Karenine» a déjà connu sept adaptations cinématographiques, dont deux avec la grande Greta Garbo en 1927 et 1935 et une avec Vivien Leigh en 1948. Joe Wright s’est attelé à une huitième mouture pour une nouvelle collaboration avec la ravissante Keira Knightley après Orgueil et préjugés et Reviens-moi.
On ne se lasse pas d’évoquer l’histoire célébrissime d’une des héroïnes les plus romanesques de la littérature. Dans la Russie de 1874 Anna, mariée à Alexis Karenine, puissant haut fonctionnaire, mère d’un fils qu’elle adore, reçue dans la bonne société, mène à Saint-Petersbourg une existence tranquille et enviable que rien ne semble devoir bouleverser. Le destin en décidera autrement.

Le bal par lequel le scandale arrive

Recevant une lettre de son frère Oblonski, impénitent coureur de jupons qui la supplie de venir sauver son mariage avec Dolly, Anna se rend à Moscou. Lors d’un bal, elle succombe au charme du comte Vronski, joli officier de cavalerie, brisant au passage le cœur de Kitty, la sœur cadette de Dolly. N’ayant elle aussi d’yeux que pour Vronski, Kitty vient de refuser la demande en mariage du bien terne et timide Levine, un propriétaire terrien ami d’Oblonski.

Irrémédiablement séduite, tentant pourtant de résister, Anna rentre à Saint-Petersbourg. Mais Vronski la suit et les jeunes gens décident de vivre leur passion au grand jour. Faussement scandalisée, l’aristocratie locale se range du côté du malheureux Karenine, tandis qu’Anna, coupable d’avoir violé les règles, devient une paria. L’amour de Vronski n’y résistera pas.

Une noblesse en représentation

Sur un scénario classique de Tom Stoppard, Joe Wright a parié sur une vision très personnelle du roman, où Tolstoï révélait l’hypocrisie d’une société obsédée par le paraître. Misant sur l’artifice d’une noblesse en représentation, il a imaginé une action se déroulant partiellement dans un théâtre. Visuellement magnifiques, les scènes se jouent devant de somptueux décors et paysages peints. Les costumes sont superbes et les comédiens se déplacent dans les coulisses au milieu des cordes et des accessoires.

Un parti pris intéressant, sinon audacieux, mais pas toujours convaincant et qui va sûrement déplaire aux fans du livre désorientés par cette mise en abyme. Notamment lors de séquences bouffonnes où certains personnages frisent le ridicule. Par ailleurs le cinéaste mêle au destin funeste du triangle Anna-Vronski-Karenine d’autres histoires, dont celle de Levine, homme de la campagne, amoureux éconduit et alter ego de Tolstoï. Des digressions que le temps du cinéma, n’étant pas celui de l’écrit. rend complexes.

Belle interprétation de Keira Knightley et Jude Law

On est en revanche séduit par l‘interprétation de Keira Knightley, incarnant une Anna que la passion tuera, tour à tour émouvante, attachante, exaspérante, capricieuse, exaltée, déprimée, rongée par la jalousie. De son côté un Jude Law barbu, vieilli et enlaidi, enfile avec talent le costume du mari trompé, l’ennuyeux coincé et rigide Karenine, souffrant le martyre mais lançant un ultimatum à sa femme pour préserver son statut social.

On n’en dira pas autant d’Aaron Taylor-Johnson dans le rôle de Vronski. Mignon blondinet volage, trop jeune pour le rôle, il manque d’étoffe, d’intensité et ne paraît pas à la hauteur des sentiments exacerbés d’Anna. Du coup il peine à égaler à égaler ses partenaires.
Au final une chose est toutefois sûre, on a très envie de relire le roman de Tolstoï, dont la modernité ne se dément pas.

La traduction en russe à lire ici.


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