Né dans une famille d’origine polonaise, Édouard est accusé à quatre ans d’être le fils d’« ennemis du peuple » ; il est évacué du blocus de Leningrad et envoyé dans un orphelinat du NKVD près d’Omsk, en Sibérie. En 1945, le petit garçon décide de s’évader pour rejoindre sa mère à Leningrad. Il lui faudra six ans. C’est cet extraordinaire périple en train, seul, dans une URSS marquée par la guerre et le stalinisme, qui nous est raconté dans Le Baptême des barreaux.
Sans jamais verser dans le sentimentalisme, Édouard Kotcherguine évoque avec humour les épisodes et les personnages marquants de son épopée : la rencontre avec Mitiaï l’aveugle, son premier ami ; les haltes dans différents orphelinats, pour passer l’hiver ; le Chinois qui lui apprend l’art du dessin et le Khanty qui lui transmet les secrets du feu… mais aussi les soldats revenant du front, les voleurs qui cherchent à l’embaucher, la faim, le froid, et la prodigieuse entraide en ces temps difficiles.
Récit d’apprentissage, Le Baptême des barreaux forme un tableau vivant de l’URSS, un témoignage exceptionnel sur les années staliniennes.
Georges Nivat parle de ce livre dans son blog.